Semaine à la santé mentale: pratiquer l’empathie
Santé Mentale · 2 mai 2022
Le thème de la Semaine de sensibilisation à la santé mentale au Canada de 2022 est l’empathie. À Mes Soins TELUS Santé, nous pensons qu’il n’a jamais été aussi important de faire preuve d’empathie – envers nos amis, nos proches, nos voisins, nos collègues, et même envers les étrangers. Nous avons discuté avec la conseillère clinicienne principale de Mes Soins TELUS Santé Lindsay Killiam (maîtrise en travail social) pour découvrir ce qu’est l’empathie, ce que ce n’est pas, et comment en démontrer dans notre vie.
Qu’est-ce que l’empathie?
L’empathie, c’est la capacité de se mettre à la place des autres. C’est lorsque vous comprenez l’expérience d’une autre personne, ses pensées et ses émotions.
Quelle est la différence entre l’empathie et la sympathie?
Les mots empathie et sympathie sont parfois utilisés l’un à la place de l’autre, mais il s’agit de deux choses distinctes.
Ressentir de l’empathie, c’est connecter à un niveau plus profond, « Je vais bien, donc tu vas bien ». En ressentant de l’empathie pour une autre personne, nous devenons égaux. L’empathie saine arrive lorsque nous nous identifions à la personne et comprenons sa situation tout en arrivant à gérer ensemble ces émotions, à les surmonter et à nous en sortir.
Lorsque nous ressentons de la sympathie pour quelqu’un, nous arrivons à remarquer et à reconnaître les émotions d’une personne, mais nous ne les ressentons pas nécessairement. En approchant une situation en faisant preuve de sympathie, la connexion est la suivante : « Je vais bien, mais toi, non ».
Pourquoi l’empathie est-elle si importante, particulièrement en ce moment?
L’empathie est une manière fondamentale de s’identifier à l’expérience d’une autre personne et de connecter avec quelqu’un émotionnellement. Lorsque nous pouvons aborder des situations en visant à nous comprendre, il est possible de résoudre des conflits et d’améliorer nos relations. Pas seulement les relations intimes, mais tous les types de relations.
Investir des efforts pour comprendre réellement l’expérience d’une autre personne peut avoir des effets positifs dans tous les environnements – à la maison, au travail, à l’école et dans la société. En nous mettant à la place de cette personne, nous lui offrons un espace sécuritaire. L’expression « se mettre à la place d’une autre personne » représente très bien ce concept.
Cependant, nous ne devons pas être empathiques seulement avec les autres, mais aussi avec nous-mêmes. Nous sommes souvent nos critiques les plus sévères – lorsque nous nous regardons nous-mêmes avec empathie et essayons de comprendre d’où viennent ces critiques négatives, nous nous permettons d’avancer sans jugement. Lorsque nous prenons soin de nous-mêmes, nous pouvons prendre soin des autres.
Pourquoi les gens ont-ils du mal à faire preuve d’empathie?
Pourquoi les gens ont-ils du mal à faire preuve d’empathie?
Ce n’est pas toujours facile d’être empathique. Lorsque vous offrez votre soutien à une personne qui vit un traumatisme ou de la détresse, le risque de vivre une partie de ce traumatisme est présent. C’est pourquoi il est important de se souvenir de ce qu’est l’empathie et de ce qui ne l’est pas. L’empathie, c’est de croire que l’autre personne peut s’en sortir et s’épanouir malgré ce qu’elle vit. Lorsque nous croyons que cette personne peut s’en sortir, c’est alors possible de l’accompagner dans ces moments difficiles sans endosser ces émotions.
Nous désirons tous connecter avec les autres. Mais pour bon nombre d’entre nous, le langage émotionnel est un obstacle. Nous sommes nombreux à n’avoir jamais appris à reconnaître et à nommer nos émotions, c’est alors plus compliqué de faire preuve d’empathie. Lorsque nous voyons une autre personne vivre des émotions difficiles, nous avons parfois peur de nous investir, car nous ne savons pas comment en parler, et nous n’avons pas le langage nécessaire pour exprimer ce que nous ressentons.
Cette peur vient aussi du fait qu’en nommant une émotion, elle devient réelle, et devient quelque chose que nous n’arrivons pas forcément à gérer.
Comment puis-je mieux démontrer de l’empathie?
Vous pouvez apprendre à être empathique. L’une des choses à faire pour vous aider est de vous familiariser avec l’expérience physique que causent certaines émotions. La tension dans vos épaules lorsque vous êtes en position de stress, ou les maux d’estomac que vous ressentez lorsque vous vivez de l’angoisse. Prenez l’habitude de les remarquer avec vous-même, il sera ensuite plus facile de reconnaître ces signes chez les autres.
La charte des émotions est souvent utilisée lors des thérapies avec des enfants, mais elle peut aussi être utile pour les adultes. La plupart des gens connaissent les « émotions génériques » comme la colère, la tristesse et la joie, mais chacun de ces termes couvre une vaste gamme d’émotions différentes qui ne sont souvent pas assez précises pour représenter le sentiment éprouvé.
En observant la charte des émotions, nous pouvons approfondir l’analyse de ce que nous ressentons et trouver la provenance de l’émotion en question. Vous pouvez par exemple reconnaître une émotion comme la colère, mais en y réfléchissant, vous rendre compte que ce que vous ressentez réellement est de la frustration. En donnant le nom de frustration à ce sentiment, vous précisez l’image et offrez davantage de contexte à votre émotion. En pratiquant ce genre d’interprétation, nous pouvons perfectionner notre analyse de ce que ressentent les autres dans différentes situations.
En apprenant à décrire et à nommer des émotions précises, elles deviennent plus faciles à reconnaître et à gérer.
Peut-on être trop empathique?
Pas tout à fait! Mais il faut trouver l’équilibre entre la compassion envers les autres et celle envers nous-mêmes. C’est pourquoi il faut se fixer des limites et les respecter. Lorsque nous faisons preuve d’empathie envers nous-mêmes, nous sommes mieux équipés pour évaluer notre propre capacité émotionnelle. Nous savons lorsque nous sommes capables de soutenir une personne, et lorsque nous n’y arriverons pas.
Si l’empathie devient problématique, il ne s’agit alors plus d’empathie. Nous passons alors à la sympathie, ou au rôle d’accompagnement. L’empathie n’est pas normative, elle consiste à être là pour une personne et à l’écouter sans forcément lui proposer des solutions pratiques.
Lorsque vous aidez les autres, posez des questions au lieu de faire des recommandations. Au lieu de dire à une personne comment elle « doit » se sentir, utilisez des phrases comme
- On dirait que…
- Ce que je comprends…
- J’imagine que…
- Je suppose que…
Offrir une oreille attentive et de la compréhension suffit souvent à aider une personne.
Tout le monde, y compris nous-mêmes, mérite de la compassion, et c’est à partir de cette compassion que nous trouvons la force de nous soutenir et de soutenir ceux qui nous entourent de manière authentique.
Si vous voulez discuter d’empathie et de comment en faire preuve au quotidien, prenez rendez-vous avec l’un de nos conseillers d’exception grâce à l’application Mes Soins TELUS Santé. Vous méritez ce qu’il y a de mieux afin d’offrir le meilleur de vous-même aux autres.
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