La menace à la chaîne alimentaire dont personne ne parle

Nouvelles concernant le Fonds · 22 mai 2024

Grâce au financement d’investisseurs tels que le
Fonds pollinisateur de TELUS pour un monde meilleur
, Nectar étudie les répercussions des changements climatiques sur les abeilles à miel et les manières de mieux soutenir notre approvisionnement alimentaire en travaillant ensemble.
Pour une grande partie de la planète, 2023 a été une année à nulle autre pareille. Pendant ce qui est maintenant officiellement
l’année la plus chaude enregistrée
, des feux de forêt
ont causé des ravages
partout dans le monde, d’Hawaï à la Grèce, en passant par plusieurs régions du Canada. Des photos de silhouettes urbaines sur fond orangé ont accaparé les médias et la NASA a régulièrement publié des images satellites reflétant l’étendue des panaches de fumée sur le pays,
recouvrant des parties des États-Unis
et se rendant jusqu’en
Europe
.
L’ampleur de ces feux et les lourdes conséquences de la fumée sur la qualité de l’air de continents entiers ont marqué un autre épisode troublant de la crise climatique. Dans un monde qui continue de se réchauffer, font observer les scientifiques, les feux de forêt et les mises en garde qui les accompagnent quant à la qualité de l’air ne feront qu’
augmenter en fréquence et en intensité
au cours des prochaines années.
Jusqu’à présent, nous nous sommes avec raison attardés sur l’incidence des feux de forêt et de la mauvaise qualité de l’air sur la santé humaine, mais il est temps d’étudier ces conséquences sous un angle plus large, parce que c’est l’ensemble de l’écosystème qui est en jeu.
Un apiculteur entouré de ruches.
En décembre 2023, grâce à un financement accordé par des fonds d’investissement à vocation sociale comme le
Fonds pollinisateur de TELUS
, Nectar, mon entreprise installée à Montréal, a publié
les résultats d’une recherche préliminaire
sur les effets de la mauvaise qualité de l’air sur les abeilles à miel. En tant qu’entreprise technologique qui exploite l’intelligence artificielle afin de venir en aide aux apiculteurs commerciaux pour élever des abeilles en meilleure santé et obtenir des résultats de pollinisation supérieurs, nous sommes convaincus d’être dans une position unique pour mettre à profit notre ensemble de données d’une taille sans précédent, provenant de plus de 150 000 ruches de partout en Amérique du Nord.
Sans surprise, nous avons établi une corrélation directe entre des cotes air santé plus élevées (une échelle qui mesure l’incidence de la qualité de l’air sur la santé) et des taux de mortalité des abeilles plus élevés pour une année donnée. Pour le dire simplement, pire est la qualité de l’air, pire s’en portent les abeilles.
De manière critique, cette recherche concerne plus que les apiculteurs commerciaux. Nos observations indiquent que les abeilles à miel sont les canaris dans la mine de charbon quand il est question de l’influence de la pollution de l’air sur le système alimentaire et la biodiversité dans son ensemble.
Notre recherche montre qu’une mauvaise qualité de l’air n’est pas qu’un problème propre aux humains ou à l’apiculture, mais un problème à l’échelle planétaire.

Plus que du miel

Afin de saisir pleinement ce qui est en jeu, nous devons reconnaître que la santé des abeilles à miel est essentielle pour la santé de notre chaîne d’approvisionnement alimentaire.
Des abeilles qui produisent et entreposent du miel.
Des amandes de Californie aux cerises du Nord-Ouest du Pacifique, en passant par les bleuets de Nouvelle-Écosse, les abeilles à miel, en tant que pollinisateurs gérés, contribuent à environ le tiers des plantes cultivées que nous faisons pousser. Un nombre important et consistant d’abeilles en santé fournies par des apiculteurs commerciaux permet à ces fermiers de produire les florissantes et constantes récoltes que nous consommons. Il existe des milliers d’autres pollinisateurs sauvages, mais les fermiers ne maintiennent tout simplement pas le niveau de biodiversité localisée nécessaire pour les attirer en si grand nombre sans assistance.
D’après le USDA, plus de
100 plantes cultivées
en Amérique du Nord dépendent de l’apiculture migratoire, soit la location par les fermiers d’abeilles à miel commerciales qui sont acheminées sur une base annuelle pour polliniser des cultures particulières. 

L’union fait la force

Dans un environnement de plus en plus hostile, la santé des abeilles à miel se trouve dans une position précaire, dont la gravité devrait nous pousser tous à chercher des solutions. Et notre étude montre que des solutions existent.
Un apiculteur amassant des données grâce à la technologie de Nectar.
À mesure que plus de données nous parviennent par l’intermédiaire de Nectar, l’histoire qu’elles nous racontent est que des niveaux plus élevés de végétation entourant les ruchers diminuent les effets des feux de forêt sur la cote air santé. Quand les abeilles ont accès à plus de jardins verts pour butiner, cela atténue l’effet négatif d’une mauvaise qualité de l’air.
Accroître la végétation autour des colonies d’abeilles est une partie de la solution, mais celle-ci n’appartient pas qu’aux seuls apiculteurs. Nous devons être plus nombreux à investir dans la culture de zones de végétation où règne la biodiversité et où abondent les arbustes, les arbres et les cultures de couverture partout où les abeilles peuvent se rendre, particulièrement parce qu’elles voyagent pour polliniser les plantes cultivées. Ces abeilles ont la responsabilité de polliniser les cultures qui nourrissent le monde; aussi, le reste du monde doit trouver des moyens de les soutenir.
Aucune de ces réflexions précieuses n’aurait été possible sans l’appui du Fonds pollinisateur de TELUS. En tant que personne qui a contribué à amener Nectar d’une bonne idée à l’entreprise qu’elle est aujourd’hui, j’ai remarqué combien il serait avantageux d’avoir des bailleurs de fonds qui partagent les valeurs de base d’une jeune pousse. Le Fonds pollinisateur de TELUS cherche à résoudre les défis climatiques en investissant dans des entreprises comme Nectar, mais son équipe ne fait pas qu’investir de l’argent, elle investit aussi le temps et les ressources qu’il nous faut pour entrer en contact avec des acteurs du secteur agricole et du domaine de l’investissement à impact social. Et cela veut dire que nous, en tant qu’entrepreneurs en impact social, pouvons agir plus rapidement et de manière plus confiante pour concrétiser des idées qui peuvent apporter un changement positif.
Peut-être sommes-nous inspirés par les abeilles elles-mêmes : la survie d’une colonie d’abeilles dépend de la collaboration. Quand il est question de résoudre les problèmes climatiques les plus urgents, nous avons tous un rôle important à jouer dans la redéfinition de notre approche de la protection des populations d’abeilles et, par extension, de la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale. Nous invitons les dirigeants d’entreprises à sauter à pieds joints dans leur rôle de responsables en matière de gérance environnementale en finançant des sanctuaires de biodiversité et en transformant des paysages d’entreprises surplombant les toitures en écosystèmes foisonnants pour les abeilles. Nous encourageons les dirigeants du milieu universitaire à mettre sur pied un fonds de recherche intersectoriel regroupant des ressources et des connaissances issues de divers domaines pour faire avancer notre compréhension de la santé des abeilles et sa protection. Nous invitons tout le monde à formuler ses meilleures idées touchant à la résilience de nos systèmes alimentaires face à un environnement en constant changement. Travaillons ensemble pour innover et investir dans un futur où les abeilles et l’humanité peuvent s’épanouir dans l’harmonie.
Cet article a été publié initialement sur Impact Entrepreneur.

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