Ping! Dring! Tuuut! Ce sont les sons familiers de nos téléphones à la réception d’un courriel, d’un texto ou d’une notification des médias sociaux. Cette connectivité constante et l’attente d’une réponse ou d’un engagement immédiats sont ce que l’on appelle la « culture de l’urgence », et il s’avère qu’elle va plus loin qu’une simple nuisance sonore.
La société de conseil Rumin8 Group définit la culture de l’urgence comme « un état d’urgence perpétuel qui envahit nos vies quotidiennes, nous donnant l’impression d’être toujours à la traîne, désorganisés et dépassés par les événements. »
Comment pouvez-vous identifier la culture de l’urgence dans votre vie et aider vos proches à la reconnaître dans la leur? Comment éviter de se faire happer par celle-ci? Il faut cibler les moments de votre quotidien où la culture de l’urgence se manifeste, apprendre à la gérer et savoir comment parcourir le monde en ligne de façon proactive et positive.
Le problème de la culture de l’urgence
Il n’est pas viable de se trouver dans un état d’urgence perpétuel; cela affecte notre santé et notre mieux-être. Quels signes peuvent indiquer que la culture de l’urgence affecte votre qualité de vie et celle de vos proches?
- Besoin de gratification instantanée : Les « j’aime », les commentaires et les partages peuvent créer un faux sentiment de connexion et d’appartenance à une communauté. Créer une publication pour réellement interagir avec votre réseau personnel est un excellent moyen de rester connecté aux personnes que vous aimez et nourrir un vrai sentiment d’appartenance. Par contre, publier pour obtenir des réactions ou une validation de la part de vos abonnés (du genre, « waouh, trop beau! ») peut devenir addictif et néfaste.
- Toujours à portée : Ce n’est pas parce que nous avons nos téléphones sur nous la plupart du temps que nous devons toujours être joignables. L’attente de réponses instantanées, que ce soit pour le travail ou pour des raisons personnelles, crée une pression inutile et nous empêche d’être présents dans le monde réel.
- Excès de notifications : Les sonneries constantes nous distraient et détournent notre attention. Elles limitent notre concentration et nous empêchent d’apporter toute notre attention aux tâches ou aux personnes face à nous.
- Peur de rater quelque chose : Les médias sociaux génèrent un flux constant de contenu actualisé à la minute. Pour beaucoup, surtout les jeunes, rester à la page est devenu un facteur important d’inclusion sociale. Toutefois, consulter sans cesse ses réseaux sociaux constitue une distraction et nourrit un sentiment illusoire d’appartenance et d’engagement.
- Stress et anxiété : Nous vivons dans un monde hyperstimulant qui amplifie cette sensation d’urgence, alors que nous ne sommes pas faits pour être stimulés constamment. Joel Frank, psychologue clinicien à Los Angeles, souligne la hausse de l’hypervigilance, qui peut nous mettre dans un état d’alerte constant. Lorsque nous nous trouvons dans cet état (souvent inconsciemment), il devient difficile de réguler nos émotions, et nous pouvons aussi en payer le prix sur le plan physique.
Trouver le calme
Comme la technologie s’intègre de plus en plus à nos vies et à notre travail, il y a fort à parier que la culture de l’urgence est là pour durer. Cependant, vous pouvez procéder à quelques changements pour retrouver le calme et aider vos proches à reconnaître et faire taire tout faux sentiment d’urgence. Les cinq étapes ci-dessous peuvent vous aider. Essayez de les suivre de votre côté, parlez-en à vos proches et demandez-leur comment ils comptent appliquer la théorie à leur propre vie numérique.
- Se poser : Lorsque votre téléphone vous alerte d’une notification, marquez un temps de pause au lieu de réagir tout de suite. Laissez-vous un moment pour décider quand et comment vous souhaitez répondre.
- Analyser : Déterminez l’importance de la notification qui a retenu votre attention. Demandez-vous : « Dois-je y répondre tout de suite, ou est-ce que ça peut attendre? ». Souvent, bon nombre des renseignements reçus sur nos appareils peuvent attendre.
- Planifier : Une fois la situation évaluée, organisez vos tâches. Par exemple, vous pouvez répondre aux messages de la conversation de groupe de votre famille pendant votre pause, mais votre équipe de pickleball du mercredi peut attendre ce soir. Réserver des moments spécifiques pour répondre aux courriels ou consulter vos médias sociaux vous permet de rester concentré durant des périodes données de votre journée.
- Se libérer : Faire des pauses des écrans aide aussi. Dans ces moments, effectuez des activités qui vous ancrent dans le présent, comme être dans la nature, faire de l’exercice, lire un livre, méditer ou tout simplement se reposer.
- Réévaluer : Prévoyez un moment dans votre agenda pour accéder à vos paramètres et désactiver les notifications inutiles de certaines applications. Vous pouvez toujours profiter de nombreuses applications sans recevoir la moindre notification!
L’article de Women of Influence formule aussi de bonnes suggestions pour vous aider à changer d’état d’esprit et passer outre à la culture de l’urgence. Privilégiez l’intentionnalité plutôt que l’instantanéité et les actions réfléchies plutôt que les réactions. Il est impératif de poser des limites claires. Faites savoir à vos proches quand vous êtes joignable ou non et forcez-vous à respecter les limites que vous vous êtes fixées, même si vous ressentez une grande pression. Lorsque vous imposez et indiquez clairement vos limites, vous pouvez protéger votre énergie et votre temps pour éviter d’en faire trop et de ressentir un épuisement.
La culture de l’urgence est une réalité, mais vous pouvez choisir de ne pas en faire partie. Tout d’abord, voyez où elle se manifeste dans votre vie. Après en avoir pris conscience, prenez des mesures concrètes pour faire les choses à votre rythme, déterminer ce qui compte vraiment et répondre quand cela vous convient. Se poser, planifier, refuser, prendre des pauses, fixer des limites et agir en pleine conscience sont de bons moyens de protéger votre santé et votre mieux-être en ligne, mais aussi d’inviter vos proches à en faire de même.
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